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Petite histoire de Gourbit 2

En 1272 : la seigneurie de Quié fait partie des biens du Comte de Foix. La vallée de Rabat avec la villa de Gorbito sont mentionnées dans cette propriété. Quelques années plus tard, un acte de dénombrement des seigneuries du Comté de Foix, ordonné par Philippe III le Hardi (1270-1285) indique : « la seigneurie de Rabat comprend le château de Rabat, le village de Gourbit et confronte les terres de Massat ». À compter de cette date, droits, usages et privilèges dépendent du seigneur de Rabat. Dans une étude sur les coutumes de Rabat, F. Pasquier fait état d’un accord du 9 octobre 1497 par lequel Roger II, seigneur de Rabat, reconnaît aux habitants de Rabat et Gourbit des droits de jouissances sur les montagnes de sa seigneurie. Cet accord est renouvelé le 12 juin 1593 par le Comte Georges de Foix-Rabat et confirmé lors d’une cérémonie d’hommage au château de Rabat par le Comte Henri Gaston le 13 décembre 1631 : les habitants et le Comte s’engagent à respecter leurs droits réciproques.

Paulette Laguerre & Juliette Laguerre

Petite histoire de Gourbit

En 1238 : un bail passé entre Guillaume d’Arnave et Loup de Foix parle d’échanger « la villa de Gorbit contre un ours ». Plus tard, en 1278, lors d’un conflit entre le roi de France Philippe III le hardi et le comte de Foix, il est fait mention dans les biens du comte de Foix de la vallée de Rabat avec la villa de Gorbito. Sous Charles VI en 1390 lors du dénombrement du comté de Foix, Gorbit compte 14 feux (soit 63 habitants environ) et un moulin appartenant au seigneur de Capoulet Junac.

Dans tous les cas, l’origine du nom tout comme la naissance du village restent très flous. Ce qui est certain, c’est que Gourbit s’est implanté et développé sur l’emplacement d’un ancien étang. Le reste n’est que supposition.

Les changements apportés par les Romains n’ont rien changé aux habitudes et mœurs pastorales des tribus. Les populations conservent les usages établis et les droits anciens exercés sur les sols. Ils persistent malgré l’invasion des Goths, des Francs et des Arabes. Charlemagne les respectera mais les comtes délégués de l’empereur devenant de plus en plus puissants constitueront des fiefs héréditaires. Aussi vers le IXe siècle, de nombreuses seigneuries vont se créer dans nos vallées autour de la cité consulaire de Tarusko (Tarascon). Banat, Rabat et Gourbit, font partie de la seigneurie de Quié-Ker.

Chacune de ces seigneuries correspondaient au territoire d’une tribu celte et les habitants ont conservé les organisations pastorales, les pâtures communes, les droits d’affouage et autres sur la basse et haute montagne. Certains seigneurs vont les reconnaître et les respecter, d’autres seigneurs vont les restreindre. D’où litiges et réclamations entre seigneurs et sujets, luttes et guerres entre seigneurs avides de conquêtes et de puissance. C’est la période des constructions de châteaux forts, murs d’enceintes, fortifications pour mieux se protéger. On en retrouve les ruines dans bien des communes de la vallée. À Gourbit rien de tout cela… Pourquoi ?

Pour obtenir la reconnaissance de leurs sujets, les seigneurs signent des chartes attribuant des privilèges aux habitants pour l’utilisation des montagnes et des forêts. Le comte de Foix va même jusqu’à affranchir ses vassaux du droit de gabelle (impôt sur le sel). C’est un privilège très important car l’impôt est lourd et le sel, un produit indispensable aux éleveurs.

Paulette Laguerre & Juliette Laguerre

Histoire des montagnes indivises

de Rabat – Gourbit

Commençons par un peu d’histoire.

Toutes les hautes vallées de l’Ariège étaient occupées par des tribus celtes organisées (les Euskes dans notre région), occupant chacune une zone bien déterminée et isolée les unes des autres par un relief montagneux. La vallée de l’Ariège était un chapelet de lacs et d’étangs retenus par des étranglements rocheux comblés de moraines appelés des Pas « Bompas Labarre ». Ces lacs étaient bordés de barres rocheuses les Ker ou Quié, parfois très hautes, qui rendaient les lacs inaccessibles de leur côté.

Le cirque de Gourbit présente une configuration géographique similaire. Un étang de montagne Artax dont le déversoir vient alimenter un second étang plus petit (un gourg) retenu par l’étranglement de Langoust, la colline du Sarrat et la Garrigue et dont le déversoir passait par Videt et Malières.

Les tribus Euskes cultivaient pour leurs besoins l’orge, le seigle et le froment sur les pentes en terrasses, pêchaient dans les lacs, chassaient pour la viande et les peaux et élevaient les troupeaux pour le lait et la laine. Les forêts de sapins (la bésédo, bès = sapin) et de chênes (Garrigue, garic= chêne) leur fournissaient le bois de chauffage exploité dans « les tires ». L’existence de ces populations pastorales était étroitement liée et conditionnée aux pâturages et à la forêt. Comme le fond des vallées ne pouvait suffire, on utilisait, l’été, les pâturages des hautes montagnes. Ainsi se sont créées dans nos montagnes des zones de dépaissance communes à plusieurs tribus avec un habitat d’été pour les pâtres (cabanes, orrys) et pour les troupeaux (jasses ou courtals) dans les parties plates et proches de sources. Ceci permettait de rassembler les troupeaux le soir, de traire et faire les fromages.

Dans les montagnes de Gourbit, les vestiges d’orrys, les jasses du Carla, du Courtal témoignent d’un pastoralisme qui remonte à plus de 30 siècles dans notre région.

Les romains s’installent et notre région va dépendre de la province romaine « La Narbonnaise ». Ils font rechercher les métaux : le cuivre et surtout le fer que l’on forgeait souvent sur place. Ils firent assécher les lacs depuis Tolosa et en remontant la vallée de l’Ariège et mettent en culture les terres fertiles des fonds. Des villages s’établissent dans le fond des vallées en conservant droits et usages sur les montagnes et forêts.

Est-ce à cette période que l’étang du cirque de Gourbit fut asséché ? Cela n’est pas impossible.

Est-ce à cette période que des forges ont été installées sur les parcelles A275 (ancien cadastre) à la Barthe de Giraoutou et dont les emplacements ont fait l’objet en 1903 d’une demande de fouilles de la Société française des Mines pour récupérer les scories de fer.

Le nom de Gourbit viendrait–il de Gourg Bouit (étang vidé) et aurait-il été donné après l’assèchement ou bien de Corbis pour rappeler la forme en corbeille ronde du cirque ? Mystère. Dans tous les cas, peu de trace de Gourbit dans les textes anciens. Corbeyan était seigneur de Rabat et Corbic.

Bureau de bienfaisance des pauvres 1874 – 1928

En 1874, legs par testament du curé Nigoul, du bois de Fountanal.

Le 9 octobre 1892, sur réquisition du préfet suite à des plaintes, les membres du conseil municipal ont demandé à l’ordonateur du bureau de bienfaisance de montrer son compte d’administration en même temps que les listes de distribution et la note des bons et mandats. L’homme n’a su nous montrer que son compte d’administration ce qui ne nous suffit pas. Considérant en outre, que nous avons ouï dire que la distribution du mois de juin dernier n’a pas été faite légalement que la majorité du bureau à voulu oublier de donner à beaucoup d’indigents de la première catégorie et qu’ils ont donné à d’autres personnes jeunes et aisées pouvant facilement s’en passer et cela parce que tel est leur bon plaisir. Considérant enfin qu’ayant appris que par délibération de la commission administrative du bureau de bienfaisance, le traitement de l’appariteur dudit bureau avait été diminué de 5 F voyant que la même somme précédente est proposée au budget. Par ces motifs, le conseil municipal se refuse à mettre un avis favorable sur les documents. La leçon a dû servir car en 1893 le conseil municipal vote des félicitations à la majorité à la commission du bureau de bienfaisance pour l’intégrité avec laquelle elle a géré les intérêts des pauvres de la commune et pour les économies qu’elle a réalisées.

Certains legs engendraient des procès. En juin 1911 : dans une délibération du bureau de bienfaisance de la commune, on peut y lire « la propriété d’un champ dit le Pouzadou quartier du Pla a été indûment détourné par M.… » Considérant qu’il appartient au bureau de bienfaisance de sauvegarder le droit des pauvres. En possession de la copie du testament du sieur Soulié Pierre Grélat qui donna en 1896 cette propriété aux pauvres de la commune le bureau revendique par voie judiciaire son bien.

Malgré la séparation écrite plus haut, des biens restaient encore en 1920 aux deux communes Rabat-Gourbit, car on peut lire dans une délibération « le bureau de bienfaisance en indivis avec Rabat louait deux prés à Fraïbos d’une contenance 27 ares et 30,5 ares pour 40 F par an, 20 F pour Gourbit 20 F pour Rabat.

En 1928 : le bureau de bienfaisance loue un pré à Fraïbos pour une période de 3.6.9 ans pour 40 F l’an.

1 Jour – Bureau de bienfaisance des pauvres

En 1796 : création des bureaux de bienfaisance. La situation des plus démunis commence à être prise en charge par les communes. Les premiers secours sont des services communaux sous l’autorité préfectorale. Au départ, facultatif. Dans les bureaux de bienfaisance qui sont créés, l’aide publique coexiste avec la charité privée. L’État participera progressivement suivant les lois votées.

Gourbit possédait en indivis un bureau des pauvres avec le village de Rabat, créé à l’origine, avec en don : les biens d’un prêtre de Rabat = 2/3 pour les pauvres de Rabat et 1/3 pour ceux de Gourbit. Par la suite, d’autres legs et dons viendront augmenter les possessions et avoirs de ce bureau.

Le 13 décembre 1839, un arrêté préfectoral autorise la création d’un bureau de bienfaisance dans chaque commune.

Le 10 février 1840, le conseil prend acte d’une lettre du préfet demandant d’organiser un bureau de bienfaisance (facultatif). Gourbit forme le sien. Il sera composé d’un comité d’élus et de membres de droit dont le maire. Ce bureau de bienfaisance possédait des prés et des granges. Il recevait des dons et héritages. Les membres se réunissaient pour étudier les dossiers, pour venir en aide aux personnes indigentes de la commune. Les membres du conseil vendaient tous les ans les foins et de la luzerne des prés des pauvres aux enchères.

Le 13 novembre 1859 : le maire avertit le conseil qu’il faudrait vendre les biens appartenant aux pauvres de Gourbit se trouvant sur la commune de Saurat pour que lesdits fonds soient versés au trésor.

En 1860, le bureau de bienfaisance demande à la commune la permission de vendre la récolte de 1859 de la prairie de la Furette restée invendue. Attendu que le bureau ne trouve pas d’acquéreur pour le vendre et que le foin étant en meule dans ladite prairie, en avril 1861, le conseil autorise la distribution de la récolte de foin de la prairie des pauvres de Gourbit aux plus nécessiteux de la commune.

Gourbit 1966 – 1968

En 1966 : remise en état des chemins des Gours, Traoucal, Sarradeil, Répétit. Le 29 juillet 1966, construction du pont du calvaire. Revêtement chemin Répétit, Sarradeil, Gours, Pla. Agrandissement de la porte du cimetière. Construction d’une clôture pour le jardin de l’école. Projet de reboisement de la forêt de la Garrigue sur une superficie de 400 ha environ confié aux Eaux et Forêts.

En 1967 : élargissement du tournant de Grill, très étroit et difficile pour les poids lourds. Réfection du bassin du fond de l’église. Élargissement du chemin de Barou. Pose de panneaux de limitation de vitesse. Création d’une alimentation provisoire pendant l’été en amenant l’eau du ruisseau du Cardet. Réfection du réseau électrique.

En 1968 : achat d’un drapeau emblème de la commune. Limitation de la circulation dans le village à 30 km/h. Assainissement du quartier des Gours.

En 1968, Gourbit compte 71 habitants.

1 jour – 1 légende

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L’église

L’hiver finissait lentement. Ce soir-là, à la douce chaleur du feu de la cuisinière à charbon, mon grand-père paternel nous raconta une légende qui remontait aux temps très anciens. Je l’écoutais tout ouie. Il fait dire que c’était un bon conteur le papi Laguerre et moi naïf  je gobais toutes ses histoires.

La légende du cultivateur et la Vierge

En ce temps là Gourbit était un hameau d’une vingtaine de chaumières. Pas d’église, et encore moins de mairie. Les paroissiens se rendaient aux offices à Carnies.

Un dimanche un cultivateur du village labourait son champ près du Sarat. Il fut surpris de voir son attelage de ses deux bœufs réunit par un joue s’arrêter et malgré le fouet ne pas vouloir aller plus loin. Il leur fit faire demi-tour et tracer un autre sillon. Mais revenu au même endroit les bœufs s’immobilisèrent une fois de plus,   refusant à nouveau de faire un pas de plus. Il cria

« Malheur ! Je suis enbreycha (ensorceler) et il se dépêcha de se signer. »

Pensant que l’Alphonsine, la Brèicho était de la partie, il  descendit à Carnies chercher le curé,  sa croix et son eau bénite. Mais après les prières de désenvoûtement, le pauvre cultivateur se retrouvait au même point, les bêtes refusaient toujours d’avancer. Le curé s’agita et lui dit :

  • C’est un ben grand malheur ! mon gars, ben grand malheur ! t’as offensé nout’bon Dieu en travaillant un dimanche, Il faut que tu récites plusieurs Pater pour te faire pardonner.

C’est ce que fit notre cultivateur tout contrit. Mais le lendemain la même chose se reproduisit. Il alla chez lui chercher pioche et pelle, et  sous les yeux d’une  partie des  Gourbitois que le phénomène avait attiré,  il creusa  devant les pattes des bœufs, la parcelle de terre. Après plusieurs coups de pioche, il mit à jour une statue de la vierge. Le curé la descendit à la chapelle de Carnies, où le lendemain elle avait disparue pour revenir à Gourbit dans le même champ.

On cria au miracle dans le village. Les habitants du petit hameau de Gourbit construisirent à cet emplacement une petite chapelle de bois pour mettre la statue à  l’abri et ils prirent l’habitude de venir y prier. Au fil des ans, ils l’agrandirent et un jour, un curé monta habiter Gourbit.

Gourbit 1961 – 1965

En 1961 : consolidation du clocher de l’église. Réfection mur du cimetière. Élargissement du chemin Saradeil et construction d’un mur. Élargissement du chemin du Pla.

En 1962 : revêtement des rues du village et du chemin de l’Ayroule jusqu’au Gays. Réparation du réservoir d’eau.

En 1964 : proposition de construction du refuge d’Artax. Projet de l’implantation d’une centrale électrique sur le ruisseau de la Courbière dans la commune de Gourbit au pont de la Fargue.

En 1965 : construction de la centrale de la Fargue, chute 105 m, durée de la concession 75 ans. Construction de la centrale de La Freyte chute 78 m, même durée, elles seront construites par M. Savary, industriel à Lavelanet. Valeur locative de la force motrice : Gourbit 74 %, Rabat 25 %. Construction d’un abri pour voyageurs. Réfection du pont du Calvaire.

MARS 1965 : Maire : Laguerre André. Adjoint : Galy André. Conseillers municipaux : Franc Jean – Estèbe Étienne – Laguerre Florentin – Builles François – Rouzoul Georges – Rouzoul Huguette – Lauriac Berthe.

En 1965 : agrandissement du pont du Répétit, pose d’une dalle. Pose de caniveaux à Grill contre immeuble Sologne. Heures d’ouvertures de la Cabine téléphonique 8h à 12h et de 14 à 18h. Les urgences seront assurées à toutes les heures. Réparation des vitraux de l’église.

Gourbit 1956 – 1959

Le 28 août 1956 : considérant que le jeu de boules plaît à la population et aux estivants, le conseil municipal décide de faire installer un boulodrome sur le terrain communal des Gours qui sera peu à peu transformé en terrain de sport et dont l’entrée sera gratuite. Les enfants de l’école pourront y évoluer sous la conduite de leur maître.

Le 15 octobre 1957 : demande de construction d’une cabane à Artax au courtal d’Abail et à Lastris. Considérant que neuf communes sont intéressées, la commune ne peut se prononcer.

En août 1958 : subvention pour les sinistrés du Gard et de l’Hérault. Le 31 août 1958, construction de la route de La Freyte à Embanels (route forestière) du Débes et de la piste du Débes à Embanels.

MARS 1959 : Maire : Laguerre André. Adjoint : Galy Noël. Conseillers municipaux : Goueillé Marie – Lauriac Berthe – Goueillé Jean-Baptiste – Builles Jean-Joseph – Laguerre Florentin – Rouzoul Irénée – Lauriac Maurice – Pujol Paul – Franc Jean.

En 1959 : vu l’arrêté du 15 mai 1953 relatif à la propreté du village, le conseil demande au garde champêtre de veiller à l’entretien de la Goule et à l’application stricte de cet arrêté. Le 2 décembre 1959,détérioration du réseau électrique suite aux intempéries du 1er décembre et à sa vétusté, le conseil demande la permission d’un projet de réfection totale du réseau.

Gourbit 1953 – 1954

MAI 1953 : Maire : Galy Prosper. Adjoint : Galy Toussaint. Conseillers municipaux : Faure Émile – Pujol Paul – Franc Jean – Goueillé Marie – Vidal Juliette – Galy André – Galy Noël – Franc Joseph – Laguerre Clovis.

Le 15 mai 1953 : interdiction de jeter dans la Goule qui traverse le village par mesure d’hygiène et sous peine de contraventions : des ordures, plantes, animaux. Il est aussi interdit de laver du linge ou autres objets sous le jet des fontaines. En1953, le maire signale que la commune ne possède ni drapeau, ni lampe électrique, ni rampe pour la célébration des fêtes publiques. Demande est faite au préfet de bien vouloir autoriser ces achats.

Le 19 mai 1954 : distribution de lait et de sucre dans les écoles à Gourbit, 12 élèves de 6 à 11 ans, 9 élèves de 4 à 6 ans et de 11 à 14 ans. Le 26 novembre 1954, considérant que des accidents graves peuvent se produire sur le chemin vicinal n° 2 dans la traversée du village en raison de l’étroitesse de la chaussée.

1/ il est défendu de faire stationner les voitures dans la traversée du village.

2/ la vitesse des automobiles, motos et autres véhicules ne devront pas dépasser 20 km/h dans la traversée du village.

Le 19 décembre 1954,encas d’incendie qui ne pourrait être maîtrisé par les moyens locaux, toute personne est autorisée à utiliser le téléphone municipal, la gérante, M. Franc, connaissant le numéro du poste.