Article du journal La Depêche
https://www.ladepeche.fr/2023/11/09/temoignage-cueillette-des-champignons-on-a-limpression-quon-rentre-dans-un-bois-desert-automne-difficile-pour-les-amateurs-11561973.php
Damien Souillé
4–5 minutes
l’essentiel Avec une météo plutôt sèche cette année, les champignons tardent à arriver. Une tendance confirmée par Damien, habitué des cueillettes de champignons en Ariège.
Les précipitations de ces derniers jours donnent enfin du baume au cœur aux mycophiles. Sans pluie jusque-là, l’impatience de ces habitués de la cueillette de champignons en Ariège était grande. « Dans les prochains jours, avec les nombreuses précipitations qu’il y a eu ces derniers jours, ça peut être un moment propice pour enfin trouver des champignons, témoigne Damien, véritable habitué de cueillette. Comme je travaille surtout le matin, je pense que je vais profiter de mes après-midi pour aller voir s’il y en a enfin. En tout cas, cette pluie fait espérer. »
Mais avant cette vague d’espoir due aux conditions climatiques des jours passés, les mycophiles peinaient à trouver des champignons dans le département, alors qu’habituellement, dès la fin septembre, c’est la pleine saison du végétal. « Quand on entre dans le bois, on le sait immédiatement si on va trouver ou non des champignons, explique l’Ariégeois de 44 ans, qui se rend dans les forêts du département depuis qu’il a 16 ans. Normalement, il y a cette odeur d’humidité qui remonte et donne ce sentiment de présence du champignon. Là, on a l’impression qu’on rentre dans un bois désert ». La faute, clairement a un temps historiquement sec depuis le début de l’année. « Sans eau, il n’y a pas de moisissure et donc les champignons ne poussent pas ».
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Un cèpe d’environ un kilo et demi
Depuis plusieurs semaines, Damien tente quand même des sorties dans les forêts où il a l’habitude d’en trouver mais en vain. « Je vais souvent à côté du village de Lesparrou, je me rends aussi du côté du col de la Loze, au-dessus de 1 000 mètres. Que ce soit en altitude – où normalement le végétal se multiplie plus – ou plus bas, je fais le même constat, on ne trouve pas de champignons. Que ce soit des cèpes, des girolles ou des chanterelles, je n’en trouve pas. »
Et cet Ariégeois de 44 ans n’est pas le seul à être déçu de sa saison. « Quand je parle à des amis, qui sont dans d’autres secteurs de l’Ariège, c’est le même résultat. Certaines personnes ont plus de chance mais c’est rare. Même eux, ils trouvent quelques Rousillous mais pas plus. »
Damien, même s’il est rentré de ces dernières sorties sans champignon, reste optimiste pour la suite de la saison. S’il espère pouvoir bientôt cuisiner de bons plats avec les champignons qu’il aura ramassés, il sait qu’il ne battra sûrement pas son record : « Je me souviens qu’avec mon père, lorsque j’étais adolescent, on était parti chercher des champignons. Ce jour-là, on avait ramassé énormément de cèpes dont un d’environ un kilo et demi. Il avait un chapeau immense bien bordeaux. Je ne pense pas que je vais en trouver un aussi beau cette année », plaisante l’Ariègeois, avant de retourner dans les bois pour enfin réussir à cueillir quelques champignons.