Les forets de Gourbit 3

Le 11 novembre 1860, la commune de Gourbit accepte un reboisement de vaccants (terrains laissées vacants par l’agriculture et sans maître) et pelouses proposé par l’administration sans précision des quartiers. Des plantations de mélèzes et autres essences doivent se faire à l’intérieur des bois sur des zones de dépaissance au quartier du Souleilla del Lavadou.

La commune craignant la gêne des troupeaux voit là une source de procès-verbaux. Elle demande le transfert de ces plantations au quartier non boisé de la Dosse qui peut être soustrait du parcours des bêtes.

En effet, de tout temps, les zones de pacage, les zones de parcours des bêtes ont été préservées car l’élevage est la ressource première des habitants. Les communes veillent à ne pas réduire les pâtures et demandent tous les 5 ans le droit de pacage dans des cantons en défens aux services forestiers. Ainsi les délibérations du 10 février 1860 et du 8 novembre1900 font état de ces demandes ou de leur renouvellement pour des périodes de 5 ans aux conditions suivantes :

Annuellement, les propriétaires verseront une redevance de 0,05 F par tête de bétail, les usagers pourront s’en acquitter en espèces ou en nature à raison d’une journée de travail pour 30 bêtes à laine (ce sont les journées de prestations exécutées sur convocation du maire, au jour et à l’endroit fixés par les Eaux et Forêts). Cette façon a permis l’entretien des chemins forestiers, des chemins d’accès aux pâturages d’une façon régulière et assurée. Cette pratique n’existe plus et l’entretien des chemins est de plus en plus difficile.

Pendant longtemps, par crainte de voir diminuer les pacages, les communes s’opposent à la soumission au régime forestier des montagnes indivises. En 1902, l’administration faisant fi de toutes les protestations place 423 ha de bois des montagnes indivises sous le régime forestier. Désormais, les bois sont surveillés en totalité, la prévision des coupes sur dix ans permet de mieux gérer la production forestière et de prévoir le financement des travaux.

À partir de 1910, un plan d’aménagement est prévu : des coupes de bois au Debes de la Garrigue seront suivies de plantations. Les cahiers de délibérations de la commune contiennent les accords donnés par le conseil pour la délivrance de toutes les coupes de bois affouagères ou extraordinaires pour lesquelles le but est précisé.

Les coupes de bois se vendent souvent mal car les chemins de débardage ne sont pas en état. Il sera prévu de réaliser l’aménagement de la route de La Freyte au Ressec aux alentours de 1952. Plus tard seront ouvertes les routes du semis et du cirque de Gourbit, puis de la sapinière du Ressec.

La vente des coupes de bois couvrira les emprunts qui seront contractés par les communes, ainsi que le paiement des impôts fonciers avec parfois un reversement aux communes (1 120 F à Gourbit en 1930).

Les habitants n’ont plus le droit de ramasser le bois mort ou autre dans les forêts ou autre sans autorisation. Les coupes d’affouages sont délivrées à la demande des maires et elles ont lieu dans les zones marquées par le garde forestier sous la responsabilité d’un entrepreneur de coupe choisi parmi les affouagistes.

Les pacages sont gérés et réglementés. Ils sont réservés aux bêtes des habitants des communes usagères.

Les fraudeurs qui prennent des bêtes d’autres communes (dites en gazaille) sont passibles d’amendes.

Pour éviter tout désordre, un règlement de dépaissance est établi. Il précise : le nombre de bêtes que chaque propriétaire à le droit d’envoyer dans la troupe (il correspond à celui que les biens travaillés lui permettent de nourrir). La limite des zones de dépaissance de chaque troupe. Les moutons vont dans les pâturages hauts et escarpés, les vaches dans les autres. Les zones de « repasta »réservées aux bêtes de labour restent plus près du village. Le parcours des moutons est établi en accord avec les gardes forestiers et les propriétaires qui récupèrent le fumier pour les sols des cultures.

Selon les droits des anciens, tout le bétail est rassemblé pour former la « troupe générale ». Il y en avait deux : une pour les bêtes à laine une pour les bêtes à cornes y compris les chevaux et mulets.

À partir de 1883, Gourbit est autorisé à créer sa propre troupe. La montagne de Gourbit sera réservée aux bêtes de Gourbit et des communes de Génat, Lapège et Orus.

Paulette Laguerre – Juliette Laguerre

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