La forêt Gourbitoise sous la révolution

Le 3 juin 1796 : les bois et montagnes de la vallée et la forge de Rabat sont achetés par Jean-Baptiste Bienaimé Saint-André de Tarascon, Jean-François Gomma Cadet de Celles et Georges Bergasse Laziroules de Saurat. Quelques années plus tard, ce dernier restera seul propriétaire. Selon la loi, le prix de vente des montagnes fut établi à partir du revenu net de la propriété et fixé à 13 500 F et la vente réalisée par soumission et non aux enchères. Les biens acquis comprennent :

Les bois et montagnes situés actuellement sur les communes de Rabat et de Gourbit (la délimitation entre les deux communes date de 1792) pour une superficie totale de 3 198 ha dont 1 870 ha 14 a 10 ca sur Rabat et 1 327 ha 85 a 90 ca sur Gourbit. Nous trouvons :

Sur Rabat : la rive gauche de la Courbière (Cou mo d’Ers, la Casto, le roc de Maety, Meutiès, le Cabal, le Planel del Roc, le Ribal del Ressec, Lafouadis.)

La rive droite de la Courbière (Courtal vieil , Stamblaous, la roche Ronde).

Sur Gourbit : Las Lesses, le Courtal vieil, le Teich, Pladonniels, las Planetos, Les Taillades, la Trinquado de Berdu, La Poujado, la Garrigue.

Les droits anciens reconnus aux communes existaient toujours, mais les propriétaires ont changé. Avant 1789, ils n’avaient jamais été source de tensions ou d’affrontements avec les seigneurs. Il n’en sera pas de même avec les nouveaux propriétaires. Les excès de ces derniers, les débordements des usagers, les contestations entre communes vont servir de base à de nombreux incidents et procès pendant près d’un siècle.

Les habitants des communes font des coupes de bois illicites, commettent des délits, dégradent et vandalisent souvent sans tenir compte des droits du propriétaire. Ce dernier, de son côté, déboise pour faire du charbon de bois qui alimentera sa forge de Rabat ou qu’il vendra pour les forges à la catalane qui s’installent de plus en plus en Ariège, faisant naître des craintes chez les habitants qui ont peur de ne plus avoir de bois d’affouage.

Ainsi en 1797 (30 frimaire an V), Bergasse emploie des hommes de Gourbit pour faire du charbon de bois au « Rival del Ressec ». Les gens de Rabat se rendent sur les lieux et attaquent les charbonniers à coups de fusil et de pierres et les obligent à s’enfuir précipitamment. Ils emportent les outils des ouvriers, une partie du bois et du charbon et en brûlant le reste, ils incendièrent la forêt. D’où procès. Les habitants de Rabat furent condamnés à payer une amende au propriétaire et à restituer en nature les biens volés. Mais comme deux ans plus tard ils n’ont rien rendu, un nouveau procès les condamne à payer des dommages et intérêts.

Les incidents avec les communes continuent car Bergasse, pour faire du charbon, poursuit l’exploitation des bois sans retenue. Les communes protestent auprès du Ministère de l’Intérieur, les gendarmes établissent des constats mais les coupes continuent.

Paulette Laguerre & Juliette Laguerre

2 réflexions sur « La forêt Gourbitoise sous la révolution »

  1. bonjour Philippe,
    Très instructif, mais peut être incomplet.
    En effet, il existe plusieurs actes de vente, du 16 Prairial an 4 de la république française, dont je possède copie authentique, pour un montant de 85728 Francs, et comprenant par exemple, plusieurs métairies, des champs et prairies, et autres forges et moulins. Ces biens appartenaient auparavant aux émigrés Sabran et Valence et ils ont été confisqués en vertu de la loi du 8 Avril 1792.
    Le cas échéant je me tiens à ta dispo.
    Amitiés, Jean Christophe Rascol.

    1. Bonjour Jean-Christophe

      Merci pour les informations, je pense que maman n’a pas eu les documents en sa possession quand elle a écrit le passage. Alors oui si cela ne te gêne pas, cela peut être intéressant de mettre une copie du document sur Vision de Gourbit. O%n en parlera. Mais encore merci pour l’information

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