De nouveaux ours sont nés dans les Pyrénées : combien sont-ils aujourd’hui ? | Actu Occitanie
Par Maxence DourlenPublié le 14 Sep 23 à 8:04
Deux voire trois portées d’ours ont été récemment identifiées dans les Pyrénées françaises selon l’organisme Réseau Ours Brun. Mais combien sont-ils aujourd’hui ?
Avec environ 90 ours sur le massif des Pyrénées, dont environ 70 en Ariège, la population ursine est en constante évolution.
Tout récemment, deux voire trois portées d’ours ont été identifiées dans les Pyrénées françaises selon l’organisme Réseau Ours Brun, dans son bulletin « L’Écho des tanières ».
De nouveaux oursons
En 2022, les spécialistes de l’Office français de la biodiversité recensaient 76 ours dans les Pyrénées. Depuis le début d’année 2023, entre 5 et 8 portées ont été recensées par ce même organisme. Avec ces nouveaux oursons qui ont vu le jour cette année, le total avoisinerait désormais les 90 bêtes.
Entre les mois de juillet et août 2023, 382 indices indirects d’ours ont été collectés, sur 4 départements des Pyrénées françaises, entre la commune de Urdos (Pyrénées-Atlantiques) à l’ouest et la commune d’Orlu (Ariège) à l’est. Au nord, les indices s’étendent jusqu’à Gourbit (Ariège) et Boutx (Haute-Garonne).Réseau Ours BrunDans L’Écho des tanières
Deux femelles proches l’une de l’autre
Dans son bulletin, le Réseau Ours Brun fait état de plusieurs observations directes d’ours au cours des derniers mois. Ils ont notamment pu constater une certaine proximité entre deux femelles situées sur les communes d’Ustou et de Couflens, en Ariège.
Ces femelles ont pu être observées à moins de 50 mètres l’une de l’autre. Les échantillons biologiques associés, collectés grâce aux chiens de détection, et faisant suite à une remontée rapide de ces observations par les membres du ROB, devraient permettre de savoir s’il s’agit à chaque fois des deux mêmes portées ou non.
Réseau Ours Brun
Ces analyses permettront notamment de savoir si un lien de parenté existe entre les deux ursidés. Cela pourrait expliquer cette tolérance géographique entre les deux bêtes.
« Des comportements de rut tardifs ont également pu être observés le 24 août sur la commune de Couflens (Ariège) », poursuit le ROB. « Ces comportements peu fréquents peuvent potentiellement être liés à un infanticide ou à la première reproduction d’une jeune ourse par exemple. »
En attendant une confirmation génétique, le ROB estime donc les nouvelles portées de 2 à 3 supplémentaires. Elles s’ajoutent aux 5 détectées au printemps dans les Pyrénées françaises
Multiplication des images
De nombreuses images ont été captées aux quatre coins des Pyrénées par 29 caméras automatiques, mais aussi par des randonneurs à l’image de la vidéo publiée récemment par Yannick Delqué. Celles-ci ont notamment permis de relever 75 photos et vidéos « dont une permettant de détecter une ourse suitée d’un ourson de l’année à Auzat (Ariège), le 7 juillet dernier.
Toujours en Haute Ariège, ces caméras ont également permis de détecter la présence d’un ours mâle sur les communes d’Orlu et d’Orgeix les 26 juin et 28 juin, puis d’un subadulte sur la commune de Siguer le 28 juillet. Les échantillons de poils collectés, associés à ces images, seront analysés afin d’identifier ces individus par la génétique.Réseau Ours BrunDans L’Écho des tanières
Le Département de l’Ariège en alerte
Dans sa conférence de presse de rentrée, le Département de l’Ariège évoque « une situation intenable », notamment pour les éleveurs. Plus de 500 bêtes auraient été tuées par la prédation de l’ours depuis le 1er janvier 2023 (plus de 800 en 2022).
De nombreux éleveurs ont fait le choix de redescendre plus tôt des estives de Haute-Ariège (Soulcem). Ces territoires pourtant épargnés jusqu’alors, sont désormais victimes d’une recrudescence d’attaques cette année
Département de l’Ariège
Cette année encore, les pertes liées à l’ours ont « entraîné des dommages économiques importants pour l’industrie pastorale locale, les tensions y sont toujours plus fortes ».
Le Couserans est particulièrement pénalisé par une très grande concentration en ours. C’est un territoire en souffrance qui n’est plus en mesure de supporter cette pression.
Département de l’Ariège
Les acteurs du territoire ont ainsi exprimé leurs préoccupations et ont fait plusieurs demandes au Gouvernement pour que la « cohabitation » soit plus simple et règlementée.