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L’histoire d’une armoire de Carnies (1)
Après un décès, une personne hérita d’une armoire dont personne ne voulait compte tenu de son état général. Elle tenait debout parce que les vers se donnaient la main. En prenant possession de ce meuble, une vieille parente octogénaire lui précisa que cette armoire était conjurée, et qu’elle l’avait déménagée avec son frère pour la mettre à l’abri lors d’un incendie à l’époque de la guerre de 1914-1918. Sur le moment personne n’accorda toute l’attention à ses paroles dont elles auraient dû susciter.
La dame mis l’armoire à sécher pendant un an pour évacuer l’humidité provoqué par une gouttière. En l’examinant en suite, elle aperçut un graffiti sur la porte droite « Marie Eychenié 8 Juillet 1789 ». Elle fit part de ce détail à Madame la directrice des archives de l’Ariège qui lui conseilla de consulté les registre de notaires de Tarascon pour l’année 1789. Effectivement dans les registres des notaires JP Vincent Boyer le 8 juillet 1789 figure le contrat de mariage de Marie Eychenie de Carnies qui va épouser Jean Builes habitant de Gourbit. Le contrat prévoit entre autre que la future aura une armoire en noyer ou en merisier.
L’armoire rustique a une façade en merisier, a deux portes ç recouvrement avec moulurations Louis XV dans le haut et de simples rectangles moulurés dans la partie inférieure. Les montants des côtés sont en merisier et les planches intérieures formant panneaux sont en peuplier, tandis que le bas de la façade est également découpé. Les fiches en fer sont du XVIII ème siècle, ainsi que l’entrée de la serrure.
En l’observant de plus près la dame s’aperçut que ce meuble était brûlé sur le montant gauche à l’extérieur, deux fois à l’intérieur de la porte gauche : il s’agit d’une conjuration.
Nous sommes là dans le domaine de l’irrationnel, révélateur d’un certain état d’esprit en haute Ariège à la fin du règne de Louis XVI. Le Larousse dit ceci à propos de la conjuration « Action d’écarter par des moyen surnaturels les effets d’une influence maligne. Exorcisme, prières, supplications. Il s ‘agissait donc de faire rougir une tige de fer au feu et de brûler le meuble à un ou plusieurs endroits tout en récitant une prière pour que le feu épargne le meuble en cas d’incendie. Il y a apparence que la chose s’est vérifié une fois au moins dans le premier quart du XXème Siècle. Ce cas n’est pas isolé, puisque dans l’église de Gourbit, le coffre de sacristie visible dans le bas côté gauche est lui-même conjuré ainsi que le confessionnal.
(1) Carnies : hameau disparut de la haute vallée de la Courbière à la suite d’un glissement de terrain au XIX ème siècle
(Extrait tiré dans le journal des amis de la vallée de la Courbière)