Archives mensuelles : février 2024

1 jour – 1 légende

L’encantada du trou de l’Abufanière

Une femme qui habitait le Traoucal avec son mari  avait un petit garçon très malade. Le docteur ne lui laissant plus d’espoir de le sauver, la maman désespérée alla voir une encantada, sorte de fée sorcière qui vivait dans le trou de la Buffarnière.

La fée lui demanda de lui laisser son enfant lui promettant de lui rendre dans quelques jours en bonne santé. Avec confiance la femme lui confia son enfant.

Quelques jours plus tard, la fée l’ayant soit disant guéri, le ramena à la maison de ses  parents.  Mais quel ne fut  leur stupéfaction quand ils s’aperçurent que l’enfant ramené était tout recouvert de  poils !

Les parents crièrent à  l’imposture : en effet la méchante sorcière leur avait amené son propre  garçon,  afin qu’il  l’élève et l’éduque comme leur enfant.

Les paysans de dire rien à l’encantada. Mais le lendemain en se rendant dans leur champ  récolté leurs lentilles,  ils abandonnèrent le berceau près du ruisseau le Riou, et le laissèrent pleurer sans ne lui apporter aucun soin. Ils renouvelèrent la chose plusieurs jours  durant.

 La mère encantada ne pouvant supporter le supplice de son petit garçon, profita d’un moment où les paysans avaient le dos tourné, pour échanger son petit poilu  contre l’enfant malade.

 Chaque enfant  retrouva sa maman et son logis, et jamais plus, l’encantada ne chercha à abandonner son petit.

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Il était une fois dans une modeste chaumière  accolée à la montagne, vers le haut du Sarat, vivaient dans une grande pauvreté un tailleur, avec sa nombreuse famille. La mère de famille répartissait tous les soirs, dans chaque assiette un peu de bouillie de farine.

Profitant que la mère soit sortie pour remplir un seau d’eau à la fontaine, une encantada se glissa dans la maison. Attirée par la bonne odeur de la soupe, elle mangea le contenue d’une assiette et vite disparut par la cheminée.

Ayant prit goût à ce met, elle revint chaque jour, prendre son repas. La mère de famille n’osa pas se plaindre de peur de recevoir quelques mauvais sorts de la fée.

Mais une bouche de plus à nourrir lui posa à la longue, un  gros problème, elle décida alors d’en parler à son mari. Celui-ci lui conseilla :

        – Si elle te demande ton nom, réponds lui,  » Mi Mateisha !  » (moi-même)…, et ce soir, au lieu de mettre notre dîner dans nos assiettes sur la table, rempli des écuelles de cuivre et pose-les sur les braises.

A l’heure habituelle, l’encantada entra et ne voyant aucune écuelle sur la table, étonnée elle demanda à la femme du forgeron :

 – Femme comment t’appelles-tu ?

Celle-ci, sur les conseils de son mari, répondit timidement, la peur au ventre, car on ne savait jamais ce que ces sorcières étaient capable :  

-Mi-Mateisha.

-Où sont passé les assiettes de soupe ?

            La femme du forgeron  montra du doigt l’écuelle dans la cheminée. La sorcière, se précipita sur la coupe de cuivre pour la porter à sa bouche. A peine l’avait-elle dans les mains qu’elle poussa un hurlement de douleur et la lâcha. Folle de rage, elle s’enfuit en criant

– Que m’an Cremat ! Que m’an Cremat ! Que m’an Cremat !

(Elle m’a brûlé ! Elle m’a brûlé !)  et promettant que ses sœurs viendraient bientôt la venger. De retour dans son trou de l’Abufanière, ses compagnes en colère voulurent aller  châtier la femme ayant fait du mal à leur sœur,  elles  demandèrent :

Chi t’ag a fèit ? (Qui te l’as fait)

-Mi Mateisha ! « (Moi-même) répondit la blessée en pleurant.

– Ne t’en prends qu’à toi-même maladroite !  répondirent ses compagnes.

Jamais plus l’encantada ne revint dans la  chaumière de la famille du tailleur leur  voler leur nourriture.

Paulette Laguerre