de Rabat – Gourbit
Commençons par un peu d’histoire.
Toutes les hautes vallées de l’Ariège étaient occupées par des tribus celtes organisées (les Euskes dans notre région), occupant chacune une zone bien déterminée et isolée les unes des autres par un relief montagneux. La vallée de l’Ariège était un chapelet de lacs et d’étangs retenus par des étranglements rocheux comblés de moraines appelés des Pas « Bompas Labarre ». Ces lacs étaient bordés de barres rocheuses les Ker ou Quié, parfois très hautes, qui rendaient les lacs inaccessibles de leur côté.
Le cirque de Gourbit présente une configuration géographique similaire. Un étang de montagne Artax dont le déversoir vient alimenter un second étang plus petit (un gourg) retenu par l’étranglement de Langoust, la colline du Sarrat et la Garrigue et dont le déversoir passait par Videt et Malières.
Les tribus Euskes cultivaient pour leurs besoins l’orge, le seigle et le froment sur les pentes en terrasses, pêchaient dans les lacs, chassaient pour la viande et les peaux et élevaient les troupeaux pour le lait et la laine. Les forêts de sapins (la bésédo, bès = sapin) et de chênes (Garrigue, garic= chêne) leur fournissaient le bois de chauffage exploité dans « les tires ». L’existence de ces populations pastorales était étroitement liée et conditionnée aux pâturages et à la forêt. Comme le fond des vallées ne pouvait suffire, on utilisait, l’été, les pâturages des hautes montagnes. Ainsi se sont créées dans nos montagnes des zones de dépaissance communes à plusieurs tribus avec un habitat d’été pour les pâtres (cabanes, orrys) et pour les troupeaux (jasses ou courtals) dans les parties plates et proches de sources. Ceci permettait de rassembler les troupeaux le soir, de traire et faire les fromages.
Dans les montagnes de Gourbit, les vestiges d’orrys, les jasses du Carla, du Courtal témoignent d’un pastoralisme qui remonte à plus de 30 siècles dans notre région.
Les romains s’installent et notre région va dépendre de la province romaine « La Narbonnaise ». Ils font rechercher les métaux : le cuivre et surtout le fer que l’on forgeait souvent sur place. Ils firent assécher les lacs depuis Tolosa et en remontant la vallée de l’Ariège et mettent en culture les terres fertiles des fonds. Des villages s’établissent dans le fond des vallées en conservant droits et usages sur les montagnes et forêts.
Est-ce à cette période que l’étang du cirque de Gourbit fut asséché ? Cela n’est pas impossible.
Est-ce à cette période que des forges ont été installées sur les parcelles A275 (ancien cadastre) à la Barthe de Giraoutou et dont les emplacements ont fait l’objet en 1903 d’une demande de fouilles de la Société française des Mines pour récupérer les scories de fer.
Le nom de Gourbit viendrait–il de Gourg Bouit (étang vidé) et aurait-il été donné après l’assèchement ou bien de Corbis pour rappeler la forme en corbeille ronde du cirque ? Mystère. Dans tous les cas, peu de trace de Gourbit dans les textes anciens. Corbeyan était seigneur de Rabat et Corbic.
Très intéressant comme tout ce que tu publies merci..
super comment tu fais pour réussir à nous donner toutes ses informations, très intéressantes, tous les jours.
merci Philippe
bonne journée