Le 17 juin 1940 : Cette année 1940, des vacances scolaires bien particulières durèrent 3 mois et demi. À Gourbit, les travaux des champs furent beaucoup désorganisés suite aux nombreux paysans qui avaient été faits prisonniers. Il y eut beaucoup d’entraide au village car de nombreuses familles restèrent de longs mois dans l’attente de nouvelles de leurs soldats, prisonniers pour la plupart.
Loi du 3 octobre 1940 : les Lois antisémites édictées par le gouvernement de Vichy sous l’autorité du Maréchal Pétain, sont placardées en mairie. Le 11 novembre 1940, la défaite se concrétise dans le paysage d’un Paris occupé où déambule l’occupant etoù les panneaux de signalisation des grands lieux de la capitale sont rédigés en allemand. Il est désormais interdit de célébrer la traditionnelle fête nationale du 11 novembre. Le 17 décembre 1940, le maire de Gourbit propose au conseil municipal un vœu en faveur de Monsieur le Maréchal Pétain chef d’État
Le 3 août 1941 : Laguerre Florentin, nouveau garde champêtre pour 350 F. Le 19 octobre 1941, formation de la Commission de réquisition des pommes de terre composée de Rouzoul Irénée, Estèbe Henri, Laguerre (du douanier). En 1941, M. Galy Toussaint est nommé tambour de ville.
Le 28 février 1942 : les compagnons de France de Gourbit demandent à la mairie un siège pour leurs réunions ainsi que son électrification aux frais de la commune, pour leur permettre d’attendre les ordres de la préfecture. Le terrain des Gours est réquisitionné par les compagnons pour s’y installer et en faire un terrain pour leur gymnastique.
1942 : dissolution du conseil municipal le 12 avril, remplacé par une délégation spéciale composée de : Président : Conte Louis. Membres : Galy Jean-Henri – Builles Étienne. Délégué : Goueillé François. Le président donne lecture de la communication parue dans le journal « La Dépêche de Toulouse ». Au titre : « Le conseil municipal de Gourbit est dissous »
Le 23 septembre 1942 : le président de la délégation suspend le garde champêtre. « Les compagnons de France »deviennent : Légion Française des combattants et de volontaires de la révolution nationale.
Le 4 novembre 1943 : pour favoriser l’élevage des bovins, M. le préfet demande à la commune de Gourbit de construire des cabanes de bergers sur les montagnes indivises de Rabat.
Le 13 mars 1944 : de nombreuses plaintes relatives aux dégâts importants causés par les animaux nuisibles et particulièrement les corbeaux sont déposées. Il sera procédé à la destruction de ces oiseaux par des appâts empoisonnés. Le 10 septembre 1944, révocation par le comité de libération du garde champêtre en raison de son attitude politique pendant le gouvernement du Maréchal Pétain. Le 8 octobre 1944, la commune de Gourbit donne aux sinistrés de Rimont 6 couvertures de laine qui avaient été allouées à la commune de Gourbit en 1939 en vue de l’hébergement de réfugiés. Le 16 octobre 1944,la délégation spéciale de Gourbit se réunit sous la présidence de M. Galy Paul. Le président rappelle que, conformément aux dispositions de l’ordonnance de 21 avril 1944 du gouvernement provisoire de la République française, les délégations spéciales doivent procéder en urgence à la reconstitution des listes électorales. En septembre 1944,nomination d’un agent de l’eau, M. Vidal Jean. Été caniculaire et hiver glacial.
LE 16 OCTOBRE 1944 : Maire : Galy Paul (Passole), maire révoqué sous Pétain). Conseillers municipaux : Laguerre Paul – Estèbe Henri (cultivateur) – Rouzoul Irénée (épicier) – Carbonne Henri (résistant, retraité du gaz) – Franc Jean – Cabibel Florentin – Galy Noël (résistant cultivateur) – Galy André – Pujol Marcel (résistant) – Mme Laguerre Marcelle (femme de prisonnier) – Estèbe Henri Camille (chef de la résistance).
Avez-vous remarqué que dans la liste des élus ci-dessus apparaît le nom d’une femme : «Madame Laguerre Marcelle » dont le mari Camille est prisonnier en Allemagne. Gourbit prouve une fois de plus son avance sur le temps. L’ordonnance du 21 avril 1944, accorde le droit de vote aux femmes françaises, droit qu’elles exerceront pour la première fois le 20 avril 1945. Ce vote des femmes résultait d’une ordonnance du 21 avril 1944 prise par le Gouvernement provisoire du général de Gaulle à Alger. Il n’était que temps… En effet, les Françaises ont été parmi les dernières femmes du monde occidental à acquérir le droit de voter et celui de se faire élire. Aux premiers temps de la démocratie française, au XIXe siècle, le droit de vote était réservé aux propriétaires de sexe masculin. On considérait que les femmes, les domestiques et les pauvres, du fait de leur dépendance économique, n’étaient pas en situation d’exercer un choix libre. Les militaires étaient aussi exclus du droit de vote mais pour d’autres raisons (on ne souhaitait pas qu’ils prennent parti dans les luttes politiques) et l’armée avait gagné le surnom de « Grande Muette ». C’est seulement le 17 août 1945 — soit quelques mois après les femmes — qu’ils obtinrent le droit de vote…
Le 26 octobre 1944, la France, doucement, sort des affres de l’occupation et Pierre Farré, imprimeur à Foix, signe son premier éditorial. La Gazette ariégeoise est née.
Décembre 1944 : Le 2 décembre 1944,le conseil municipal émet le vœu que les hommes de Vichy soient chassés du service du ravitaillement. Le 12 décembre 1944, les classes ne seront plus balayées par les enfants mais par une chargée au balayage.Le 15 décembre 1944, le conseil municipal fixe à 600 F annuels le droit de licence pour les débits de boissons de la commune.