Archives mensuelles : novembre 2023

1 Jour – 1 Légende

La source des Gours

Sans eau, l’homme ne pourrait pas vivre. C’est pour cette raison, que les civilisations, les religions ont toujours donné aux sources qui naissent de la Terre un caractère mythique. Qu’elle tombe du ciel, qu’elle jaillisse de la terre, qu’elle coule sur une pente, l’eau est l’objet de vénération, depuis les temps les plus anciens. Voilà une légende de chez nous s’y rapporte.

La légende du Génie de la source des Gours

Les fontaines ont été peuplées de génies, de fées, de magiciens, de sorciers, de héros, de saints et de saintes… Nos sources de montagnes ne faillirent  pas à la tradition.

Henriette, habitait le haut du village, la jeune fille,  devait tous les jours commencer sa journée en allant puiser une cruche d’eau à la source des Gours. Le plus dur était de  remonter, le récipient plein, car la montée de l’église  était abrupte. 

Un Cop ! (Un jour), elle aperçut un génie de l’eau assis sur une pierre près de la source.  A sa vue, Henriette eut  peur, car ces génies,  avaient très mauvais caractères  il ne fallait surtout pas les contrarier, ni se plaindre de la température de l’eau, ni les insulter car ils asséchaient la source. Cependant elle remplit sa cruche sans prononcer un mot, alors qu’elle se relevait, le génie de l’eau  lui dit :

  • Voulez-vous que je vous aide à mettre cette cruche sur votre tête, la belle ?
  • Non merci ! Je n’ai  besoin de personnes.

En disant cela la servante posa prestement la cruche sur sa tête et s’en alla sans regarder derrière elle. Elle craignait qu’il ne lui jette quelques sorts.

Le lendemain matin et les matins suivants, elle aperçut encore le génie assis et chaque fois il lui renouvelait l’offre de l’aider ; chaque fois aussi elle refusait.

Mais peu à peu elle s’habitua à le voir et eut  moins peur de lui. Un matin tandis qu’il lui répétait son offre :

—Voulez-vous que je vous aide à mettre cette cruche sur votre tête  la belle ? Elle répondit en souriant :

—  Bien volontiers, c’est tellement lourd

Le génie  se leva tout satisfait, posa bien légèrement la cruche où il fallait, puis montra à la servante une pierre plate au bord de la fontaine :

— Regarder sous cette pierre, toutes les fois que vous viendrez puiser de l’eau, lui dit-il, vous y trouverez quelque chose pour vous, dont il vous est défendu d’en parler à quiconque.

Le lendemain la servante n’aperçut pas le génie assis au bord de la fontaine, cela lui donna toute liberté de contenter sa curiosité. Elle souleva la pierre, et trouva sous la pierre une pièce en or. Et tous les jours qui suivirent, il y eut sous la pierre une nouvelle pièce d’or, si bien qu’en peu de temps la jeune servante se trouva riche. Elle acheta une chaîne d’or, des boucles d’oreilles pour se parer les dimanches. Les voisins commencèrent à jaser. Les maîtres surveillaient la servante, et prirent avec elle des précautions. Mais les précautions n’emmenèrent aucune fâcheuse découverte. L’honnêteté de la jeune fille rendait un compte exact des dépenses du ménage et rien ne se perdait à la maison. Mais puisqu’elle n’était pas voleuse, il devait  donc être une mauvaise fille : car jasaient les voisins, d’où viendrait cette bague qu’elle vient encore d’acheter ?

Les villageois lui rendirent la vie si dure, qu’à la fin elle raconta d’où venait  son argent.

Ce fut la fin de sa fortune, elle eut beau regarder tous les jours sous la pierre, elle n’y trouva plus de pièce d’or.

Il est de notoriété publique qu’il ne faut pas insulter l’eau des fontaines ou des puits sous peine de la voir disparaître. La Fuente Gloriosa en Aragon se serait arrêtée de couler pendant sept ans à la suite de blasphèmes proférés à son encontre. Les vieux ariégeois invitaient les étrangers à offrir au torrent une pièce d’argent ou une fleur afin de leur attirer la chance.

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1 jour – La préhistoire

article paru sur l’avenir

Les femmes préhistoriques étaient-elles plus grandes que les hommes ? – L’Avenir (lavenir.net)

Les femmes préhistoriques étaient-elles plus grandes que les hommes ?

Question de Tania: On a entendu dire dans les médias qu’à la préhistoire, les hommes et les femmes occupaient des fonctions similaires. Est-ce qu’alors, les femmes et les hommes avaient un physique proche ? Comment et pourquoi est-ce que ça a évolué ?

Anne Sandront

Anne SandrontJournaliste

C’est Sébastien Villotte qui répond à votre question est anthropologue, Chargé de Recherche CNRS et professeur invité à l’ULiège. Sa spécialité: les différences hommes-femmes, ou le dimorphisme sexuel, au niveau du squelette, notamment crânien.

Il commence par remettre les faits sur une ligne du temps: « La préhistoire couvre une vaste période chronologique: plusieurs millions d’années ! Elle a vu de nombreuses populations avec des proportions corporelles bien différentes, et vraisemblablement des dimorphismes sexuels plus ou moins marqués. »

« Et puis, rappelle-t-il, la préhistoire couvre également des périodes récentes (fin du Mésolithique et Néolithique notamment) où les modes de vie étaient très différents des périodes précédentes. Par ailleurs, pour de nombreuses régions et périodes, on ne dispose pas de squelettes bien sexés, voir pas de squelettes tout court. »

La femme, pas plus grande que l’homme

« Je ne connais pas de groupes humains préhistoriques ou les sujets féminins seraient plus grands que les sujets masculins, en moyenne. » Mais si en moyenne, les femmes n’étaient probablement pas plus grandes que les hommes, « cela n’interdit évidemment pas d’avoir des sujets masculins plus petits que des sujets féminins, comme dans les groupes humains actuels« .

L’anthropologue explique ainsi qu’au début du Paléolithique supérieur – une longue période, avec de nombreux groupes d’humains assez différents sur le plan génétique –, la stature moyenne était d’environ 172 cm pour les hommes et 165 cm pour les femmes, tandis: environ 165 cm. Il précise: « Il s’agit d’approximations, l’estimation de la stature est associée à de nombreuses erreurs. Par ailleurs les échantillons, surtout féminins sont réduits : on a seulement une dizaine d’individus. « 

La différence notable entre les deux périodes est vraisemblablement associée des « pools génétiques différents« . « Pour la masse, je préfère ne pas donner de chiffres, car les estimations sont vraiment associées à des erreurs énormes et les méthodes sont simplement mauvaises pour estimer la masse à partir du squelette. »

« Concernant la robustesse, pour les périodes récentes – Paléolithique supérieur, Mésolithique, Néolithique-, les femmes tendent à être robuste, voir très robuste, comparativement à des individus actuels. Elles ont tendance à être légèrement moins »robustes »que les hommes des mêmes périodes, mais c’est rarement des différences flagrantes. » Mais il ajoute que la robustesse est un terme assez flou, il recouvre pas mal de choses suivant les études et les auteurs.

Les femmes ne chassaient pas ?

« C’est un vaste débat. Pour les périodes récentes – Paléolithique supérieur, Mésolithique, Néolithique-, on observe des différences hommes/femmes concernant l’asymétrie de robustesse des membres supérieurs et la présence unilatérale de lésions au niveau du coude qui semblent pointer vers une division des tâches. »

Selon lui, les hommes, ou au moins certains hommes, semblent avoir été beaucoup plus fréquemment impliqués que les femmes dans des activités unimanuelles. « L’hypothèse la plus souvent formulée est qu’il s’agissait d’activités cynégétiques impliquant l’utilisation d’armes perforantes. Les femmes semblent avoir été plus fréquemment impliquées dans des activités physiques assez intenses, soit diverses, soit impliquant les deux membres supérieurs. Les interprétations sont plus limitées car l’absence d’asymétrie est plus difficile à interpréter.«