Article tiré de : Le journal toulousain
Déviation de Tarascon-sur-Ariège : la RN20, un dossier incomplet (lejournaltoulousain.fr)
14 novembre 2023 – 09:06
L’Autorité environnementale (AE) a rendu son avis concernant l’étude de l’aménagement de la RN20 dans le but de créer une déviation de Tarascon-sur-Ariège. Et celui-ci pointe du doigt des « oublies ou impasses » et demande de compléter le dossier.
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La route nationale 20 est un axe important entre Toulouse et l’Espagne, qui dessert notamment la vallée de l’Ariège et l’Andorre. Seulement, la RN20 traverse la commune de Tarascon-sur-Ariège créant régulièrement des perturbations de la circulation avec l’affluence des automobilistes. En amont de la ville, l’aménagement permet la circulation sur une 2 x 2 voies sur un tronçon de 49 kilomètres. Une fois arrivés à Tarascon, les conducteurs circulent alors sur une voie à double sens pour traverser la zone urbaine avec des abaissements de la vitesse, des rétrécissements de la chaussée et une succession de giratoires. Dans l’idée d’améliorer les conditions de circulation en direction d’Ax-les-Thermes, le tronçon de route entre les deux villes fait actuellement l’objet d’un projet d’aménagement, avec, en premier lieu, la déviation de Tarascon-sur-Ariège. L’objectif principal est d’améliorer la fluidité, la sécurité, et l’attractivité économique de la vallée.
La déviation de Tarascon-sur-Ariège épinglée par l’Autorité environnementale
Cet aménagement de la RN20 avec la déviation de Tarascon-sur-Ariège consiste donc à raccorder une route bidirectionnelle, en grande partie par le creusement d’un tunnel sur la commune de Quié, à des giratoires existants de la RN20, au Nord et au Sud de la ville. Mais avant que le projet ne se fasse, l’Autorité environnementale a examiné le dossier. Et jeudi 9 novembre, l’avis est tombé. L’AE y déclare alors : « L’étude d’impact actualisée et complétée est, pour la plupart de ses volets, de bonne qualité. Certains oublis ou impasses n’en sont que plus surprenants. En particulier, elle ne raisonne qu’à l’échelle du tronçon sans prendre en compte les incidences résultant de l’ensemble des aménagements, notamment entre Tarascon-sur-Ariège et Ax-les-Thermes. »
Ainsi, l’Autorité environnementale a fait une liste de recommandations. Elle conseille tout d’abord de « reprendre l’étude des trafics pour tenir compte de ceux induits par l’ensemble du projet et de compléter l’analyse des incidences sur les gaz à effet de serre, le bruit et la qualité de l’air à cette échelle, notamment entre Tarascon-sur-Ariège et Ax-les-Thermes. » L’AE souligne également l’absence d’une comparaison des analyses multicritères des variantes « variante aérienne » et « long tunnel », incluant des critères environnementaux. Elle demande aussi de justifier le raccordement de la déviation à un giratoire situé au pied de la chapelle de Notre-Dame-de-Sabart, nécessitant un nouveau franchissement sur le Vicdessos. Par ailleurs, l’Autorité environnementale juge certaines mesures et analyses comme incomplètes. Ces dernières concernent notamment la faune et la flore, les espaces naturels affectés par la déviation ou encore les incidences de la phase des travaux (bruit, gaz à effet de serre).
Quels travaux pour la déviation de Tarascon ?
Si les travaux de la RN20 doivent commencer au second trimestre 2024, la mise en service de la déviation de Tarascon-sur-Ariège est prévue pour 2030. Le chantier comprend les étapes suivantes :
- la création d’une route bidirectionnelle de 2,2 kilomètres, dont 1,4 kilomètres de tunnel avec trois galeries d’évacuation d’un gabarit de 4,5 mètres et un ouvrage de franchissement du ruisseau du Vicdessos d’une longueur de 58 mètres et d’une largeur de 21 à 25 mètres, complété par des travaux de confortement de berges ;
- le raccordement à des giratoires existants de la RN20, au nord avec la fin de la 2 x 2 voies et au Sud en rive droite du ruisseau Vicdessos ;
- la création des voies hors gabarit et d’évacuation des usagers entre les têtes du tunnel et les giratoires Nord et Sud ;
- l’aménagement d’une aire de contrôle pour les poids lourds (sans dalle de pesage) ;
- la mise en place d’équipements pour la surveillance et la mise en sécurité du tunnel par le centre d’information et de gestion du trafic de Saint-Paul-de-Jarrat ;
- le raccordement aux voiries secondaires et le rétablissement d’une voie verte ;
- la création d’un réseau séparatif pour la collecte et le traitement des eaux de chaussée et des écoulements issus du bassin versant, complété par la création de deux bassins aux extrémités de la déviation et d’un ouvrage de récupération des eaux de lavage du tunnel.