le cimetière
La « Dame à la faux », était redoutée de tous. Cela fit planer de tout temps, peurs, superstitions, dans la vie quotidienne de nos ancêtres « , nombre de croyances primitives y ont pris naissance et persisté au travers les légendes, des veillées, pour qu’encore certain cérémonial ou superstitions soit encore perçus de nos jours.
Au cours des siècles les traditions changent. Beaucoup d’entre-vous ont assisté à un enterrement dans nos cimetières. Peut-être avez-vous jeté une poignée de terre sur le cercueil ? Maintenant nous voyons apparaître les fleurs à la place de la terre. Mais qu’en était-il à l’origine et combien d’entre-vous connaisse l’origine de cette tradition ?
Les morts et le blé
Cette tradition remonte à la nuit des temps. Déjà dans les tombeaux des pharaons l’on retrouve du blé
Aux alentours de 3000 av. J-C. Le pain est déjà une nourriture sacrée. Il accompagne la dépouille mortelle en offrande à Anubis, dieu des morts. Avant J-C, le pain était déjà associé à une forme de spiritualité puisque les hommes du Néolithique conservaient leurs morts et leurs grains dans les mêmes fosses, établissant ainsi un lien entre les céréales et l’au-delà.
Les Romains avaient également coutume d’offrir des pains aux défunts et cette tradition s’est propagée en Gaule. Actuellement encore, les habitants de certaines régions offrent aux enterrements le pain bénit des morts.
D’après certain récits de nos arrière-grands-parents, chaque famille allait cueillir la veille de la Saint Jean à l’aube, une gerbe de blé, que l’on gardait précieusement à l’abri de la poussière et des rongeurs. Ces épis ainsi égrenés servaient les jours d’enterrement à jeter sur les cercueils.
Chez nos arrière-grands-parents, les caveaux étaient très rares. La mise du cercueil en place, était ponctuée par les bénédictions. Chaque membre de la famille, suivit par les amis et voisins jetaient des pelletés de terre sur le cercueil. Par ce geste, que généralement beaucoup de personnes font, lorsque leur conjoint, ou un ami ou une connaissance, a été déposé dans la fosse, signifiait l’œuvre de miséricorde: « Ensevelir les morts ».
Chacun avait à cœur de jeter de la main gauche trois pelletés de terre sur la tombe. Il ne fallait surtout pas se passer la pelle à la main, mais la posez par terre, la personne suivante faisait de même. Ou une seule personne ne la tenait.
Au moment, où le prêtre qui célébré l’enterrement, jetait sur le cercueil la première pelletée de terre, il pouvait voir dans son livre d’heures, le sort de la personne enterrée. Si l’âme du mort était sauvée ou perdue. Mais il lui est interdit de divulguer le secret, sous peine de prendre fut-ce en enfer la place du défunt. Aussi, lorsqu’il fermait tout de suite son livre, en quittant la tombe, et se dépêchait d’expédier le chant, c’est qu’il n’y a plus rien à faire : le mort était damné
Il était aussi de tradition dans le pays, pour savoir si une âme est damnée ou non. Il suffit de se rendre, au sortir du cimetière, aussitôt après l’enterrement, dans un lieu élevé et découvert, d’où l’on ait vue sur une certaine étendue de pays. De là-haut, on crie le nom du mort par trois fois, dans trois directions différentes. Si une seule fois l’écho prolonge le son, c’est que l’âme du défunt n’est point damnée
Si les fleurs qu’on plaçait sur le lit où reposé le mort se fanaient dès qu’on les y posées, c’est que l’âme était damnée; si elles se fanaient qu’au bout de quelques instants, c’est que l’âme se trouvait en purgatoire, et plus elles mettent de temps à se faner, moins longue serait la pénitence.
Paulette Laguerre