Gilles – Jean-Luc – Annie – Cathy
Archives mensuelles : septembre 2023
Besoin de vous : Qui est sur les photos ?
1 jour – 1 légende
Texte de Paulette Laguerre
Légendes, superstitions et traditions d’un petit village d’Ariège
Gourbit, sy benes y demoros
Gourbit, si tu y viens, tu y restes.
Voilà une petite partie sortie de l’oubli des croyances de notre village.
Les Anciens avaient une originalité. On racontait beaucoup d’histoires, de contes, aux veillées, pigmentées par cet esprit caustique du pays, agrémentées de ces expressions patoises autour de l’âtre, assis sur les genoux du père ou du grand-père. Tandis que se consument les grosses bûches ou « Hestelles » de hêtre ou de frêne, sous le manteau de la bonne vieille cheminée, les enfants écoutaient en silence
Dans notre village isolé de montagnes, les soirées d’hiver avant l’arrivée de la télévision étaient longues. Alors qu’à l’extérieur il faisait bien froid, les familles se regroupaient le soir après leurs longues journées de labeur autour d’une cheminée. Ces réunions devenaient le domaine des contes et légendes, où de merveilleuses histoires se transmettaient de génération en génération. Nos ancêtres ont aimés ces récits, dont les superstitions, le diable et le curé y tenaient une grande place. Au fil des ans, ils les ont été embellis, modifiés par les conteurs, soit que leur mémoire infidèle ait oublié quelques passages ou que leur imagination se soit plue à y ajouter quelques détails. Aussi peut-être certaines légendes connaissent plusieurs variantes d’une maison à l’autre suivant les conteurs.
Aujourd’hui je vais essayer de les faire revivre à mon tour, car c’est servir son village d’en rappeler ce qui en à fait sa richesse. Mais, pour vous retransmettre à mon tour ce morceau de mémoire de nos ancêtres, je n’ai que ces pages blanches, Il manquera beaucoup de choses qui en faisaient la magie à l’époque : la veillée avec les voisins, le feu dans la cheminée, les châtaignes sous la cendre, et surtout patois…Alors imaginez : vous êtes assis sur une chaise basse, devant la cheminée où brûle une belle bûche.
Chut écoutez le pepi-bièl (Le Papi).
1 jour – 1 photo
Trouvez qui est sur la photo de classe 1965-1966
1 jour – 1 photo Les garçons à Gourbit
Ode à Gourbit
Connais-tu mon beau village,
Qui se berce au clair torrent ?
Loin du bruit de la grand-ville
Tout autour d’un vieux clocher
Il dresse des murs tranquilles
Dont rêvent ceux de la vallée
Connais-tu mon beau village,
Caché dans la verdure ?
Non ? – Alors, vite, viens – car …
Si tu viens dans mon village lorsque les toits blancs se confondent au blanc manteau du paysage ébloui par tant de pureté venant du ciel, tu parleras d’y venir ;
Si tu viens dans mon village lorsque le vert aux tons innombrables commence à le vêtir où les fleurettes s’ingéniant à le parer, où les oiseaux réveillent en concert les promeneurs attardés, alors tu parleras d’y retourner ;
Si tu viens dans mon village lorsque le soleil d’été conduit les pêcheurs sur les rives de son torrent ou sur les berges du Lac d’ARTAX à l’affût d’une belle prise et les promeneurs dans les sous-bois à la recherche des têtes noires de cèpes, où lorsque se déroulent le deuxième dimanche d’Août les traditionnelles fêtes, alors tu parleras d’y séjourner ;
Si tu viens dans mon village lorsque l’automne le pare de ses multiples couleurs, le paysage, le cadre changeant au fil des jours produiront un tel charme que tes yeux ne pourront se lasser de l’admirer, et qu’alors tu parleras d’y demeurer ;
Si tu viens dans mon village…, si ces quelques lignes t’ont donné le désir de le connaître et de subir son charme, je vais te dire son nom, tout doucement dans le creux de l’oreille comme un secret qu’on ne livre qu’à un ami
« G O U R B I T » !!!!
Juliette Laguerre