1 jour – 1 légende Gourbitoise

Paulette Laguerre

La légende du bois de la  Baignère

Qui ne connaît pas le bois de la Baignère ! Il est renommé dans tout le canton   pour ces champignons, les beaux cèpes à têtes de nègre, ces jolies chanterelles jaunes. Qui n’a pas été y cueillir  les bonnes fraises des bois et les myrtilles dans cette forêt !  Mais, ce que tout le monde ignore c’est  comment  ce bois fut planté.

Un cop ! Deux bergers, un  de Lapège, l’autre de Gourbit  gardaient leurs bêtes dans les près de la Baignère. Gustou le berger de Gourbit, un peu fanfaron paria à  Philipou de Lapège qu’avant la fin de l’an,  un bois aurait poussé sur une partie de cette montagne. Au  moment où  ils allaient taper leurs mains pour celer le pacte, un inconnu se présenta  et leur dit :

— Moi je vous parie vos deux troupeaux que d’ici une heure de beaux arbres garniront tout les près de la Baignère,  jusqu’au col de l’Astrie.

Rire des bergers, quel pauvre fada cet homme là, le soleil lui avait tapé sur la cabôssos.  Pour lui faire plaisir,  ils acceptèrent son pari.

— Tope là mon gars et travaille bien, si tu as soif nous avons nos gourdes remplies de bon vin de Pamiers.

Toujours riant nos bergers rentrèrent dans la grange se mettre au frais et fabriquer leurs paniers d’osier.

Aussitôt le diable, car c’était bien lui, monta  au col  de l’Astrie et courut de droite à gauche, de haut en bas en frappant de son aiguillon le sol en criant :

— Un chêne ici, un noisetier là…

Sur son passage surgissaient de terre  des arbres feuillus qui poussaient à vue d’œil. Il en était  aux trois quarts de la montagne quand les cloches de l’église de Gourbit sonnèrent l’angélus. Nos deux bergers se levèrent et  récitèrent le Bénédicte du repas  en égrenant leur chapelet de boules de buis. Le Diable s’arrêta, il n’avait pas prévu cette maudite prière. Les bergers terminèrent leur prière par le signe de la croix.

A peine se furent-ils signés qu’ils entendirent des hurlements, et  ils  virent passer comme un possédé  le fada, devant la porte de la grange.

Intrigués, ils sortirent  et se retrouvèrent en plein bois, leurs bêtes se reposaient à l’ombre sous de beaux arbres.

C’est ainsi que naquit ce joli bois de la Baignère et le près au-dessous c’était le morceau que le diable n’a pas eu le temps de finir.

et cric et crac mon counte ei acab

Et cric et crac mon conte est fini –

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