Texte de Paulette Laguerre
Les Saisons, leurs coutumes et leurs légendes.
La plupart des coutumes sont issues de la nature, Nos ancêtres s’appliquaient à se les transmettre de génération en génération. Quels que soient les caprices de la mode, on les ignorait : Les coutumes se portaient dans le cœur, et non pas comme un vêtement.
Dans nos villages les saisons étaient multiples et décrivaient les odeurs, les couleurs de la nature. Oh ! Oui ! Le paysage a toujours été beau à toutes saisons, mais nos grands-parents ne trouvaient pas le temps de l’admirer. Dans les foyers, l’argent était rare, les épidémies nombreuses, nourrir ses enfants était un casse tête journalier. A cette époque, les choses étaient bien différentes, on ignorait les tracteurs. Les bras maniaient faux et râteaux, avec seul point de repaire l’astre solaire et les cloches de l’église sonnant heures, angélus, et parfois les glas pour porter en terre de pauvres gens usés par le travail.
Et oui, tout tournait autour de ces «temps de l’année » que ce soit le temps des semailles, celui des récoltes, des foins Pas surprenant que les saisons portent parfois des noms différents. C’est ici que l’importance de la nature prend tout son sens. Et plus encore, les saisons et la température jouaient un rôle primordial chez les agriculteurs, bergers, vachers de nos montagnes. En effet, les saisons définissaient les activités de chacun. Chaque saison apportait de tâches nouvelles : Les plus pénibles débutaient à la fonte des neiges, au printemps.
Le village s’éveillait telle une grosse ruche. Les villageois faisaient feu de toute part. L’on devait reprendre la nature en main, remettre chaque champ en état, de mauvaises terres gagnées sur la forêt ou les bouzigues de plus en plus hauts sur la montagne. Parfois ces champs étaient en terrasse, les gourbitois devaient en reconstruire sans cesse les murs de pierres. Et remonter au sommet, dans de grandes hottes, la terre que les pluies entraînaient vers le bas. Puis avant les semailles, c’était le tour de monter le fumier que des femmes allaient chercher à la « Pourcatière » et les cendres amassées tout au long de l’hiver dans la cheminée.