Texte de Paulette Laguerre
Légendes, superstitions et traditions d’un petit village d’Ariège
Gourbit, sy benes y demoros
Gourbit, si tu y viens, tu y restes.
Voilà une petite partie sortie de l’oubli des croyances de notre village.
Les Anciens avaient une originalité. On racontait beaucoup d’histoires, de contes, aux veillées, pigmentées par cet esprit caustique du pays, agrémentées de ces expressions patoises autour de l’âtre, assis sur les genoux du père ou du grand-père. Tandis que se consument les grosses bûches ou « Hestelles » de hêtre ou de frêne, sous le manteau de la bonne vieille cheminée, les enfants écoutaient en silence
Dans notre village isolé de montagnes, les soirées d’hiver avant l’arrivée de la télévision étaient longues. Alors qu’à l’extérieur il faisait bien froid, les familles se regroupaient le soir après leurs longues journées de labeur autour d’une cheminée. Ces réunions devenaient le domaine des contes et légendes, où de merveilleuses histoires se transmettaient de génération en génération. Nos ancêtres ont aimés ces récits, dont les superstitions, le diable et le curé y tenaient une grande place. Au fil des ans, ils les ont été embellis, modifiés par les conteurs, soit que leur mémoire infidèle ait oublié quelques passages ou que leur imagination se soit plue à y ajouter quelques détails. Aussi peut-être certaines légendes connaissent plusieurs variantes d’une maison à l’autre suivant les conteurs.
Aujourd’hui je vais essayer de les faire revivre à mon tour, car c’est servir son village d’en rappeler ce qui en à fait sa richesse. Mais, pour vous retransmettre à mon tour ce morceau de mémoire de nos ancêtres, je n’ai que ces pages blanches, Il manquera beaucoup de choses qui en faisaient la magie à l’époque : la veillée avec les voisins, le feu dans la cheminée, les châtaignes sous la cendre, et surtout patois…Alors imaginez : vous êtes assis sur une chaise basse, devant la cheminée où brûle une belle bûche.
Chut écoutez le pepi-bièl (Le Papi).